Où DONC RÉSIDE LA JOIE ?

Ce mot, et j’en suis heureuse, simple et désuet, commence, enfin, à occuper la place qu’elle n’aurait jamais du quitter dans nos vies. L’auteur Frédéric Lenoir, que j’aime beaucoup, avec son livre « La puissance de la joie », a contribué à ce que nous fassions une place, dans notre conscience, à ce sentiment.

Une fois encore, nous constatons que notre mal-être, et même le mal de vivre de certains vient de ce que nous nous éloignons, encore et toujours, de notre source.

Je m’explique : Prenons un bébé : que fait-il ? Il dort, il mange, et, quand il est très éveillé, il est curieux. De tout. Avide de décoder le monde autour de lui. Et que faisons-nous, pour lui rendre ce monde attrayant ? Nous cherchons, par tous les moyens, à amener la joie sur son visage. Il est à peine né que nous interprétons déjà le moindre de ses rictus comme un sourire, un signe de joie, donc.

Puis, ce bébé, que nous avons tellement stimulé pour le voir sourire, lorsqu’il grandit, créatif en diable, le voilà qui nous exaspère parce qu’il aura créé une situation, pour rire…et là, ça ne nous fait plus rire du tout ! Commence alors la censure du rire : « Tu n’es plus un bébé, voyons ! Tu es grand, maintenant » !

Sous entendu, quand on est grand, on ne peut être joyeux ! ou alors, rarement !

Nous l’intégrons tant et si bien, qu’une fois adulte, pour marquer notre passage dans l’âge adulte, nous devons avoir un travail sérieux ! Nous ne sommes pas là pour « rigoler », nous avons maintenant des responsabilités ! ce qui est, bien évidemment incompatible avec toute joie. Du mois, est-ce ce qu’on croit.

Une personne joyeuse, qui exprime trop souvent ou trop bruyamment son bonheur à vivre sera considérée comme incapable de rigueur et non digne d’assumer de hautes responsabilités.

On se demande ensuite pourquoi la plupart des dirigeants sont si sinistres !

Mais, tous, lorsque nous nous retrouvons face à un bébé ou à un tout jeune enfant, retrouvons le même réflexe : l’envie de le faire rire, de faire jaillir de ce petit corps, ce son cristallin qui nous empli à notre tour et qui, pour quelques instant, nous fait retrouver notre joie.

Alors, oui, c’est peut-être un cliché de le dire, mais la toute bête vérité : Où se niche donc notre joie ? Elle est là, enfouie sous les couches de sérieux qui ont été successivement déposées tout le long de notre apprentissage : à l’intérieur de l’enfant en nous. Celui là même qui était toujours prêt à exploser de rire, et qui est là, sur le qui vive ! Pourvu qu’on lui donne une chance de s’exprimer.

Corine Dossa.